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Une histoire de Rap"E"

  • Photo du rédacteur: Jefferson N'Ganga
    Jefferson N'Ganga
  • 21 juin 2023
  • 2 min de lecture

Eesah Yasuke / Point Ephémère / 30.05.2023



Celle de Eesah Yasuke s’écrit avec deux E.

Ce soir le Point Éphémère est une date importante. Après un premier EP Cadravre Exquis sortie juin 2021, l’attente est grande. Saluait par le milieu, elle y doit ses premières première partie dont notamment celle de Youssoupha. Avec Prophétie, son tout premier album, il est l’heure pour la jeune rappeuse originaire de Roubaix de sortir de l’ombre. De ses premières armes, aux premières scènes, commence ici le récit d’une nouvelle histoire.



Mais avant d’y plonger, décryptons quelques unes de ces productions. Pour ceux qui ne connaisse pas encore Eesah Yasuke, commençons par le commencement. Les premières mesures de son Cadavre Exquis, résument assez bien l’ensemble : "J’crois que j’ai trouvé l’inspi. J’vais rimer ce que vit…" L’instru est épurée, le texte sans faux semblant, du vrai, que du vrai, laissant ainsi parler une savante musicalité. Un hit dont la lenteurs s’éloigne des titres en vogue. Un caractère, sur cet exquis cadavre comme sur le reste de ses compositions même les plus enjoués, la singularité vient de cette ombre qui traîne. Drive en est un exemple parfait, la nappe et la rythmique bien plus actuelle se teintent naturellement de reflets plus sombre. Rien de triste, seulement profond, plus introspectif. Et cette question reste en suspend à l’entame de son dernier album : Qu’en est il de la prophétie ?



De noir vêtue, de la chaussette à la sandale, de la toile solide du pantalon au débardeur éponge, de noir, jusqu’au doo-rag tombant dans le dos, elle est sobre, profonde. La posture est sévère, faut être dur, faut se faire respecter. Pourtant dès les premières minutes, le masque tombe. En un éclair se révèle sa véritable nature. Un large sourire doux, enfantin vient rompre avec les stéréotypes. Le concert peut enfin commencer.

Sur scène, ils seront trois, Eesah Yasuke bien sûr, son DJ perché sur une estrade surplombant le public et un second micro. Une particularité cependant, le contre voix n’en sera pas un. En lieu et place, nous y découvrirons un danseur, à la gestuelle contemporaine, un mélange des genres assumés. Rapidement le spectacle déborde, sort des chemins attendus. Emporté par cet étrange duo une esthétique transcende le sujet. Ce n’est pas pour autant que les marqueurs ne seront oubliés. C’est qui assure les back, lui qui harangue la foule, lui qui le pousse le public en scandant les refrains.

Définitivement, à la scène comme en studio, la production d’Eesah Yasuke est ambivalente. Belle et dure à la fois, sombre et lumineuse, simple et complexe… d’une telle richesse qu’il semble impensable qu’elle ne rencontre rapidement le succès.


Jay-f****
 
 
 

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