C’est au PopUp Label, là où tout a commencé que nous retrouvons At Mos.
Quelques mois après la Release Party qui fêtait la sortie de leur 1er album : Bridge To Nowhere, les voilà de retour au PopUp. 2024 aura été riche pour le groupe. Une ribambelle de dates aura suivi la naissance de ce 13 titres et notamment une très belle première partie au Trabendo. Voilà qui semble solidement inscrire At Mos dans le renouveau de la scène parisienne. Dans le viseur de Parisonne depuis la découverte de ce titre One More Bar, nous sentions que quelque chose de singulier était à découvrir, mais nous en sous-estimions encore la portée. Le public averti se pressant sur les trottoirs de la rue Abel ne nous fera pas mentir.
One more bar At Mos
« One More Bar »
Paru en décembre 2023, le morceau apparaît comme l'expression parfaite de l’ADN du groupe. D’abord quelques notes de synthé, une ritournelle entêtante, une voix légère, nappeuse et douce. Avant qu'une voix plus dure, rappée, ne vienne taper dans les profondeurs de l'âme. Les instruments se bousculent, le morceau grandit, s’étale pour faire découvrir toute sa profondeur. Les voix encore se répondent faisant dissoudre le premier aspect mécanique dans une étrange poésie. La frontière est rompue, les codes pourtant sont là. La ritournelle est obsédante. Du standard pop/rock animé par les instruments et cette voix féminine, celle qu'on attend pour répondre aux clichés hip-hop. Mais voilà, ça dégage. L'envolée est d'une puissance folle. At Mos, qui se présente lui-même comme un groupe de hip-hop alternatif anglophone aux teintes pop, rock, et psychédéliques, est encore en dessous de la sensation produite.
Singulier
Singulier, ou plutôt singulière. Non seulement la prestation mais également l'un des membres du groupe. Il fallait être au PopUp ce soir pour le comprendre. Comprendre qu’il s’agit ici de tirer un pont entre pop et hip-hop. Rapprocher deux mondes, ce n'est pas la première fois que ça se fait, mais il y a une certaine singularité qui rend At Mos unique. Pour se présenter, chacun à son tour viendra sur le devant de la scène pour étendre sa voix comme signe d'identité. Et au fil des morceaux, une colonne vertébrale semble nous apparaître. Les codes sont brisés. La voix de Nikita, voix féminine qui ne serait qu'un faire-valoir dans un hip-hop traditionnel, devient centrale. Par sa technique, son amplitude, son intensité, elle apporte à At Mos, si besoin était, une universalité. Plus largement, le quatuor s'affranchit des attendus, met en lumière ses références et crée un monde à part.
At Mos s'écoute, mais plus que tout, At Mos se voit...
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