Sofiane Saidi fait son Festival Banlieues Bleues
- Jefferson N'Ganga
- 30 mars 2024
- 2 min de lecture
Pour la 41ème édition du Festival Banlieues Bleues, Sofiane Saidi s’invite aux Mains D’œuvres à Saint-Ouen-Sur-Seine

Des lunettes glissantes sur le nez, une chemise noire, les cheveux savamment emmêlés, Sofiane Saidi monte seul sur scène. Entouré de machines, d’un ordi et d’un clavier, prudemment, il démarre son set. Le public encore timide ne sait pas ce qui l’attend. Une derbouka électronique résonne et tous les codes du Raï surgissent. La voix de Sofiane Saidi est profonde, vibrante plus percutante encore qu’en écoute studio. C’est l’instrument central qui occupe la scène. Les deux premiers morceaux sont encore sur la retenue, ils envahissent pourtant le noir de la salle et réchauffent le public. Sofiane Saidi l’affirme, ce n’était qu’une mise en bouche :
« Maintenant qu’on a fait connaissance. On peut jouer du Raï normal »
Du Raï normal
Chez Sofiane Saidi du Raï normal, n’a pas tout à fait la même signification que chez nous autres. L’entrevue qu’il nous accordera quelques minutes après le concert le confirmera. Cette musique qu’il incarne est un « métissage ». Le prince du Raï 2.0 amène le son dans des tonalités encore inexplorées. De ses machines jaillissent une structure mécanique, un son électronique obsédant, répétitif et dansant. Le public est emporté et se met à se balancer fiévreusement. La voix de Sofiane Saidi, en parfaite adéquation vient ajouter une gravité, une poésie éphémère d’une incroyable beauté.
L’homme aux multiples collaborations
Natacha Altlas, Acid Arab, Rachid Taha, Mazalda, Catherine Ringer ou encore Rodolphe Burger (Mademoiselle, album sortie en 2023), il creuse un sillon profond dans le mélange des genres. Interrogé sur la question, Sofiane Saidi le dit lui même, « il n’y a rien d’étonnant à ça, ma musique évolue au gré de mes humeurs, se tinte au fil de ma vie ». Il ne se limite donc à rien, au contraire, il grandit au contact de ces opportunités.
L’enfermer dans une catégorie, le confondre avec un artiste de « genre » serait une erreur. « Le monde est tellement vaste », la musique est sans frontière. Nul ne peut dire quelle direction lui fera prendre sa passion, mais nous sommes déjà impatients de croiser à nouveau sa route.
Jay-f****
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