La Nouvelle Wave
- Jefferson N'Ganga
- 4 juin 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 août 2022

The Wave Pictures Point Éphémère le 04.06.2022
Le point Éphémère, ils connaissent. Si quatre années déjà les séparent de leur dernière première visite, il n’ont pas oublié. Depuis, trois nouveaux albums Brushes with hapiness (2018) et Look inside your heart, (sortie la même année), When the purpel emperor spreads his winds sortie en mai 2022. Pour un groupe aussi prolifique que The Wave Pictures, c’est peu.
19 albums, 24 ans de carrière, dès les premières notes cela ne laisse aucun doute, un groupe rôdé. La guitare entraînante de David Tattersall invite à un étrange retour aux sources, l’essence même du groupe. Un ADN, bien moins perceptible en écoute studio. Les trois gars originaires de Wymeswold, dans le district de Leicestershire in England, nous plongent aux origines de la country. D’abord à Nashville, puis à Memphis, où la transition s’opère, pour assister alors à la naissance du Rock’n’roll. Chemise à carreau, pour le bassiste et le guitariste, t-shirt trois-quarts, style baseball pour le batteur, The Wave Pictures sonne sur scène ce soir, comme le groupe le plus Américain d’Angleterre. Des pionniers… Enfin… seulement jusqu’à ce que David Tattersall au chant également entame l’un des premiers titres de la soirée : Just like a Drummers, tiré de l’incontournable album Instant coffee baby.
En quelque mots seulement, le décor est posé. Un univers d’une extrême mélancolie s’ouvre alors. Les souvenirs s’y chevauchent et les échecs s’y multiplient. Dans sa voix les grands rêves ont la destinée d’un château de carte. Et pourtant, on chante, on danse, on rit avec lui. Une absurdité douce traîne gaiement dans les recoins de la salle. C’est les larmes aux yeux qu’on se réjouit. Qu’on se remémore notre vingtaine, notre trentaine, ces années passées à rêver l’impossible, persuadé de savoir et ne connaissant rien. Hier passé, s’ouvre à nouveau sur un demain du tout est possible. C’est à cette faculté inépuisable de se relever que réside toute la force et la longévité de The Wave Pictures. De tout, et surtout du pire, s’en amuser.
L’insouciance se partage. Une sorte d’euphorie gagne le point Éphémère. D’un morceau à l’autre, David Tattersall nous guide., nous berce, nous réconforte. Sa voix particulière ne répond pas aux standards habituels et pourtant elle est si familière, si proche, quelle en est déroutante. Sans la moindre explication, elle pénètre le secret de notre intimité.
C’est alors, dans cet état semi hypnotique que la lumière baisse, que l’ambiance change. Le batteur Jhonny Helm se lève, traverse la scène et se présente à nous. Le dos bien droit, les épaules tirées en l’arrière, il déclame, quand David Tattersall lui, raconte. Now your are pregnant, l’émotion transbahute la salle, la renverse… Chacun s’attache à un mots et en quelques secondes la communion se fait.
Franic Rozycki, à la basse, le voit bien, notre radeau dérive. Magnanime, il finit par nous ramener en solo sur les berges. L’équilibre est parfait. The Wave Pictures n’est pas seulement à écouter, à réécouter, c’est une incroyable expérience.
Jay__f
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