top of page
Rechercher

Dick Annegarn, où l’essence de la poésie

  • Photo du rédacteur: Jefferson N'Ganga
    Jefferson N'Ganga
  • 21 mars 2023
  • 2 min de lecture

Dick Annegarn Marbrerie 01.02.2023




Si « au commencement Dieu créa le ciel et la terre... », bien avant le chaos, le vide et la lumière, en ce jour naquit la poésie. Des millions d’années plus tard, Dick Annegarn en reçu le message parfaitement intact, pour preuve l’oeuvre qui compose sa vie. De son nom complet, Benedictus Albertus Annegarn né le 9 mai 1952 à La Haye est auteur, compositeur, interprète d’un blues, d’une folksong à la française. Après un premier album remarqué en 1974, Sacré Géranium, qui rencontrera le succès Dick Annegarn s’empressera de le fuir pour s’attacher seulement à l’essentiel. Son essentiel : le mot, la sonorité étrange qu’il obtient en les associant les uns aux autres. Délaissant « les applause et les spotlight », pour s’amarrer à une existence où la poésie est plus réelle.

A quelques mois de son 72ème anniversaire, se présente sur la scène, un homme au pas peut-être moins alerte, les cheveux en bazar, les lunettes tombant sur le nez et la guitare en bandoulière. La silhouette est intemporelle, elle porte une mélodie, une intime poésie. Bavard, il joue les jeunes premiers sur scène, le candide, quelque chose de l’idiot, de l’amuseur du village, baladant son public d’un bon mot à l’autre. Dans la petite salle de la Marbrerie il nous laisserait croire que nous sommes les premiers à les entendre. Combien de fois pourtant a-t-il fait ou refait ces jeux de mot ? On ne saurait le dire. La sincérité qui transpire nous fait nous sentir unique. Dans le public où toute une panoplie de génération s’entremêle, de parents, de grand-parents aux petit-enfants, la connivence gagne.


Les incontournables bien-sûr : Bébé éléphant ou Bruxelles (qu’il s’empressera d’expédier), avant que l’on s’enfonce dans le reste d’une discographie foisonnante. Et pas seulement celle qui a été produite ou auto-produite (sur le tard), mais plutôt celle qui a accompagné sa vie. La chanson au sens noble. La chanson populaire, la chanson anonyme. Bercé par les mots, il délaissera la guitare à plusieurs reprises pour nous livrer des sonorités construites à la voix seule. Des chants venus d’ailleurs, rapportés de ses rencontres, de ses voyages, de sa vie qui s’égrainait à Essaouira notamment.


« Maintenant, je fais ce que je veux »


Balayant ainsi le large spectre de ses compositions, il dira « maintenant, je fais ce que je veux » en réponse à l’appel du public demandant tel ou tel morceau. Plus qu’une question d’âge, cela tient à la production foisonnante de sa carrière qui ne pourrait tenir en une heure et demi. Mais plus que tout, cela vient de la couleur de son œuvre, qu’on ne saurait lui imposer.

Ce soir, derrière la douce gaieté qui nous enveloppe, derrière les rires, résiste la fin de quelque chose. La fin de toute chose à l’exception du chant, du véritable chant populaire auquel il aura voué sa vie.


Jay-f****

 
 
 

Comments


bottom of page